La chaufferie
Située en bordure de la rivière Yamaska dans l’ancien quartier industriel qu’occupaient les usines de la « Esmond Mill » et de la « Miner Rubber Company », la chaufferie fut construite à la fin des années 1800 pour alimenter en chaleur les immeubles de la société Imperial Tobacco.
L’empire Tobacco, fondé en 1864 à Halifax par John Archibald, s’établit à Montréal en 1887. Huit ans plus tard, un incendie détruisit toutes ses installations. Stephan Miner, alors maire de Granby, convainquit M. Archibald de reconstruire sa nouvelle usine à Granby.
Revenir chez soi
L’Imperial Tobacco comprenait à l’origine quatre bâtiments en briques rouges construits entre 1895 et 1915 de part et d’autre de la rue Cowie. À ce jour, seuls trois bâtiments demeurent, dont la chaufferie.
Ses origines historiques, alliées à son ancienne vocation de chaufferie, nous ont convaincus que c’était à cet endroit même qu’il fallait installer notre distillerie. Et, sans doute inspirés par l’ambiance particulière dégagée par les murs de cette ancienne bâtisse, nous avons eu l’impression que nos alambics revenaient chez eux après un long repos, afin de réchauffer les cœurs.
En tout, onze associés sont impliqués dans le formidable projet de la Distillerie de la Chaufferie. Bryan Furlong, Sylvain Gougeon, Mathieu Couture, Jean Nicolas Dupéré, Vincent Van Horn, Patrick Lemay, Jean-Pierre Tremblay, Louis-Philippe Légaré, Jean-Philippe Provost, Éric-Gabriel Beauchamp. Absent de la photo : Benoit Galipeau.
Les origines : la vraie histoire derrière la Chaufferie
Il s’en est fallu de peu que la Distillerie de la Chaufferie s’établisse dans la vieille grange de Bryan qui caressait depuis longtemps le désir de créer un gin authentique dans la pure tradition anglaise.
Mais son ami Jean Nicolas (d’ailleurs fin psychologue) lui fit remarquer que l’endroit était loin d’être l’idéal, et ce, pour différentes raisons. Dans un premier temps, il lui fallait sauvegarder son mariage. Il apparaissait en effet évident que toute l’animation générée par une distillerie dans le havre de paix familial déplairait assurément à son épouse, déjà passablement éprouvée par la horde d’amis qui déferlait au printemps pour venir donner un coup de main à la cabane à sucre.
Dans un second temps, le projet plaisait énormément à Jean Nicolas, qui, par un de ces hasards, venait de rencontrer Vincent Van Horn, un distillateur débarquant à peine d’un bateau en provenance des Îles Caïman, où il distillait, semblait-il, le meilleur rhum des îles.
Vingt-quatre heures plus tard, les trois hommes dînaient au restaurant Archibald, situé lui-même dans une des anciennes bâtisses de l’Imperial Tobacco. Sans doute inspiré par l’atmosphère, Jean Nicolas proposa l’ancien édifice de la chaufferie pour y abriter leur distillerie. Par la fenêtre, ils pouvaient voir la bâtisse qui sommeillait, oubliée depuis près d’un demi-siècle, dans l’attente d’une nouvelle vocation.
Quelques mois plus tard, les travaux débutaient…
La rumeur d’une distillerie de gin s’est propagée comme une traînée de poudre. Devant l’ampleur du projet, il devint manifeste qu’il leur fallait des associés pour mener l’entreprise à bon port. Et, tant qu’à s’adjoindre des associés, aussi bien que ce soit des amis qui apprécient les spiritueux!
Vincent Van Horn, distillateur en chef